Dérive

Sur le ferry qui m’emmène de Hong-Kong à Macao, je me rappelle cette histoire que me racontait ma mère. 40 ans plus tôt, mêlé à une vague affaire de trafic d’antiquités, mon père faisait le même voyage, fuyant Canton pour trouver refuge dans ces territoires d’exil.

Dans l’agitation de la ville, je cherche mes repères, les traces qui correspondent aux images figées de ma mémoire : la bousculade des marchés et les restes d’un monde populaire. L’odeur moite de la ville insulaire.

« La cause de l’errance, c’est la quête du lieu acceptable, du moi acceptable, c’est la recherche d’un endroit pour vivre »* écrivait Depardon. 

Paris à l’automne, dans une librairie quai de Valmy, le voyageur solitaire me confiera : « Le lieu acceptable, je ne sais pas s’il faut le trouver… car ce serait la fin de quelque chose. »

Dans le cimetière de mes grands-parents, les tombes sont tournées vers la mer. Le vent pousse l’eau vers l’est.

* L’Errance, Raymond Depardon 
 

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